Stage off road Petokask du 01/04/2023. Rex

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Miaou75
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Stage off road Petokask du 01/04/2023. Rex

Message par Miaou75 » 03 avr. 2023, 21:31

Bonjour à tous,

j'ai participé à une journée off road avec Petokask samedi. Un petit rex s'impose pour ceux qui comme moi s'interrogent sur les mystères de la piste...


Déjà...mais que diable allait-elle faire dans cette galère?


Je ne vous cacherai pas qu'en tant que poireau confirmé, mon univers standard a une bonne tête de routes bien droites et bitumées.
En revanche, il m'arrive, par entêtement ou goût du n'importe quoi ou délire de mon gps (car oui, il est farceur) de me retrouver dans des situations un peu bizarres et pas totalement maîtrisées. Donc l'objectif de la journée est d'obtenir une réponse à cette épineuse question : tu fais quoi quand tu es toute seule dans la mouise avec la moto par terre?

Conclusion de la journée


Je sais : normalement, la conclusion vient après l'introduction et le développement en 3 parties / 3 sous-parties. Mais comme tu es curieux et impatient et que tu as autre chose à faire, je te la sers en avant première.

Franchement? Finger in the nose. A la portée de n'importe qui, j'ai pu me rassurer sur le fait que la piste c'est facile et que les gens exagèrent beaucoup. Il faut admettre que le temps magnifique a probablement aidé un peu et j'ai même regretté ne pas avoir connu des conditions moins clémentes histoire de rajouter du piment et du fun.

Poisson d'avriiiiiiiiiiiiiiil :mdr1: . J'en ai chi* grave et je suis rentrée chez moi fourbue et vermoulue d'avoir été tendue comme un string toute la journée (en toute sécurité quand même).
Et pour répondre à ma question existentielle du début :
1) la mouise tu éviteras
2) pour relever la moto, qu’un homme passe tu attendras

Allez, pas sûre des 3 parties / 3 sous-parties, mais je te raconte.

Au commencement était le commencement

Le stage se déroule du côté d’Epernon (Rambouillet) sur un « plateau » dédié au TT voitures / motos et aux gens qui se font la guerre avec des billes de peinture (Vlad, si tu me lis). Y a du bois, des montées (et des descentes), du plat, bref de quoi travailler.
Début du stage : 8h30
Arrivée sur place : 9h10
Ben oui, on ne se refait pas. Avant de venir sur le site, petit détour pour mettre 4l dans le réservoir histoire d’aggraver les pénuries et d’avoir de quoi rentrer dans mes pénates. Petokask recommande d’avoir de quoi faire 150 km dans le réservoir. Je ferai 150 km dans la journée, AR retour compris. Mais le groupe des « forts » en fera plus.

Comme précisé dans un autre post, la moto est prête de chez prête : crash bars hauts posés et clignots déplacés. Sage décision... Ne seraient-ce les pneus slick (route), le Dakar me tend les bras. Enfin, le Cormier pour être plus exacte.
Bonne surprise : avec mon pantalon de route et les protections genou, les gros boulons des CBs se font à peine sentir, même en serrant les genoux sur le réservoir.

Depuis 1 semaine, je guette la météo. Pas folichon, tous les jours je suis l’évolution de la dépression qui alimente la mienne... Mais in fine, Météo Chance annonce un ciel couvert et de « rares averses » pour le 1er avril. Il faut croire qu’eux aussi aiment les blagues miteuses . Le trajet se fait sous une bruine finistérienne par 9°. On dit que c’est le printemps....

Photo floue d'un jour de pluie
[/img]

J’arrive à la fin des présentations. Je suis la seule Triumph je crois, il y a beaucoup de BMW. Les instructeurs roulent en KTM.
J’ai signé une décharge comme quoi j’accepte de mourir dans d’horribles souffrances sans leur en vouloir, me suis acquittée du prix de ma peine, on peut passer aux choses sérieuses.

Organisation

Nous sommes séparés en 2 groupes : les bizuths / débutants / pas très expérimentés (le groupe niveau 1) et ceux qui se sont un peu plus frottés à la dure loi du chemin (le groupe niveau 2, dits les "forts")
Je ne vous dis pas dans lequel je m’oriente mais c’est bien celui auquel vous pensez.

Le groupe niveau 1 est pris en charge par Stéphanie. Stéphanie est d’origine anglais, mais c’est à peu près son seul défaut. Elle a appris à parler français dans l’Aveyron et a un accent inédit qui mêle accent du sud (les « freings », c’est « bieng ») et british.
1m60, 48 kg tous pleins faits. Déjà, comment un être si frêle peut il monter sur une KTM si haute et la relever ? C’est ce qu’on va voir.

l’équilibre monsieur Duce, l’équilibre !

Avant d’attaquer les ateliers, Vincent (instructeur des forts) rappelle la position de conduite : debout sur les cale pieds, coudes écartés, 2 doigts sur les commandes, le regard au loin. Le secret, c’est la finesse.
Le haut du corps doit être souple et détendu car il faut laisser de la liberté à la moto dont la roue avant doit se frayer toute seule un passage là où on lui demande d’aller. Le pilote fixe la destination, la moto doit se démerder pour y arriver.

Côté matériel, les pneus sont sous-gonflés vs la route : 1.5b pour les pneus route, avant et arrière, 1.8 pour les pneus mixtes et off road. On retire la bagagerie inutile, ceux qui y pensent ou en ont besoin s’allègent de leurs rétros, on retire les caches en caoutchouc des cale-pieds et enfin on démonte ou abaisse les bulles parce que tant qu’à embrasser quelque chose, autant que ce soit l’herbe douillette ou la boue accueillante plutôt qu’un morceau de plexi.

Nous sommes 6 niveau 1. Il y a toutes les tailles de pilote (ça titille les 2m), tous les gabarits, 4 BMW, une Honda de l’époque où l’ABS n’avait pas été inventé et ma titine.

1ere étape, sentir l’équilibre de la moto.
Parce que fondamentalement, on ne voit pas pourquoi elle ne tiendrait pas debout toute seule, hein ? L’exercice consiste à faire le tour de la moto sur son point d’équilibre en se servant de 2 doigts pour la maintenir et si possible avec la même main.
Mon amygdale (celle du cerveau, pas de la gorge), passe au rouge vif et m’indique un danger de mort imminent, ce qui est le meilleur moyen de les perdre et de manquer de doigté. Ca fait 3 mn qu’on est lancés.... l’exercice se fait à deux : 0 risque de rien mais je fais déjà mes adieux à ce monde cruel. Je parviens quand même à le faire en un temps infini et découvre que oui, ma moto n’a (presque) pas besoin de moi pour tenir debout. Voire que si elle tombe, j’y suis un peu pour quelque chose. Première blessure d’amour propre de la journée.

1- non, ce n'est pas une mini moto, c'est le monsieur qui est grand et 2- C'EST QUOI CETTE BEQUILLE????
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2ème étape, maîtriser la montée et la descente du véhicule débéquillé.
Off-road, le terrain ne permet pas toujours de sortir la béquille (dévers, cailloux etc.) pour enfourcher sa moto ou en descendre. Donc pas d’autre option que de le faire béquille relevée, moto bien à la verticale et au point d’équilibre. C’est une habitude pour Stéphanie qui, avec une selle qui doit flirter avec les 86 cm, n’a pas suffisamment pied pour redresser la moto une fois posée dessus. La technique consiste donc à tourner la roue dans la direction opposée au côté de monte ou de descente et à passer la jambe. Si on monte côté gauche, et si l’on est petit, on peut basculer sur l’autre jambe en mode déhanché pour accéder à l’embrayage.
Si l’on descend à droite, on se plie ensuite par dessus la moto pour descendre la béquille à la main.

Je fais difficilement l’exercice 2 fois avant de faire tomber la bête en descendant à droite. Il ne m’aura pas fallu attendre longtemps pour baptiser les CBs... Vous noterez au passage que la moto n’a pas encore fait un mètre que je suis déjà par terre.
Au passage, mon rétro droit se dessert et se promène mollement. Je n’ai pas sur moi les clés pour le remettre en place alors je colle un bout de scotch. Un peu plus tard, Stéphanie le dévissera complètement.
Ca fait 8 ans que j’ai cette moto, 8 ans que je colle des coups dans les rétros, 8 ans que le seul moyen que j’ai trouvé pour qu’ils ne se baladent pas est de les stabiliser avec un bout de scotch ou un coup de clés anglaises, alors qu’en tournant le guidon à fond il y a assez de place pour les visser / dévisser totalement :pleur4: . Vous noterez avec ironie qu’à défaut de clé Anglaise, une anglaise avait la clé :jesors: . Bref, désespoir.... et nouvelle blessure d’amour propre.

La finesse est-elle vraiment le génie de la médiocrité ?

C’est en tout cas ce qu’affirmait Alfred Auguste Pilavoine, poète inconnu né et mort dans la plus totale indifférence.
Vu qu’il a sévi au XIX°, il ne connaissait pas le TT et ne pouvait pas savoir que la finesse de gestion des commandes est le secret pour ne pas se noyer dans la boue. Ni que le génie du pilote réside dans sa maîtrise. Le pilote est-il donc l’incarnation de la médiocrité par transitivité ? Mais je m’égare.

Il est des situations où il faudra faire avancer la moto sans monter dessus. L’exercice consiste donc à lui faire faire un parcours moteur allumé et vitesse engagée en 1ere en jouant gentiment avec l’embrayage pour qu’elle chemine paisiblement à nos côtés. A plat c’est jouable. Dans la gadoue ou les galets roulant probablement une autre affaire, mais qui peut le plus doit passer par le moins et c’est déjà pas mal !
Je trichouille un peu en poussant le guidon de temps à autre, mais c’est plus par action réflexe que par volonté. Je boucle donc le circuit à moitié pardonnée. En théorie il faut être capable de le faire à gauche comme à droite. Dans la pratique ... ben vas-y toi au lieu de sourire bêtement derrière ton clavier!

Vu qu’on se débrouille comme des chefs, il est temps d’attaquer les exercices avec la moto qui roule ET les fesses dessus.
Premier exercice, prendre un petit cône jaune posé sur un gros cône rouge de la main droite et le poser plus loin sur un autre cône rouge. Comme tu es malin (en tout cas c’est ce que prétend ta maman), tu as compris que cela implique de lancer la moto puis de lâcher l’accélérateur et de gérer la vitesse avec l’embrayage.
Le second passage et les subséquents doivent se faire debout sur les cale pieds. Courageuse mais pas téméraire, je reste collée à ma selle basse acquise en option pour un montant conséquent qui me donne envie de l’amortir. Et aussi, debout c’est pas trop mon truc, là, tout de suite. Balot pour faire du TT me diras-tu (parce que tu es malin je te rappelle). Je regarde les autres y arriver pétrie d’admiration. Cette journée va me faire travailler la modestie.
Second exercice, on fait la même avec la main gauche. Donc, on n’a plus l’embrayage pour ralentir.

T’as de beaux yeux tu sais. Faut juste arrêter de regarder n’importe où

On ne le dira jamais assez et c’est pour ça qu’on le dit toujours : la moto va où porte le regard.

Il y a certes le regard mais aussi la position pour faire pencher la moto en se mettant en opposition sur le cale pied extérieur, ce qui permet de tourner court à basse vitesse sur des chemins logés entre deux ravins profonds, là où je n’irai jamais. Où sur n’importe quelle route également, où je vais plus souvent .
Nous entamons donc des exercices de slalom et de demi tour que je suis incapable d’effectuer. Le guidon en butée, je suis raide comme un piquet et n’arriverai jamais à regarder au bon endroit au bon moment ni à pencher la moto comme il convient pour tourner serré.
Je me résigne donc à rester cantonnée à mon écosystème naturel, la famille des rampants, et je sors les guibolles qui me servent de petites roues...

Et j’observe avec envie mes camarades glisser gracieusement entre ces plots qui se mettent obstinément en travers de ma route. Ils auraient eu un tutu qu’on aurait dit un Degas.

Grâce et élégance, respects messieurs
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Et en plus faut être technologue !


On a, à l’exception de la Honda du pré-cambien, tous des motos bardées d’électronique : ABS, anti-patinage, freinage couplé, mode pluie, mode off road, mode un-café-l’addition, et tout un tas de trucs incroyables dont j’ignorais l’existence jusqu’ici, comme par exemple des clés qu’on ne met plus dans le contacteur. 8|
Le tout est de le savoir et de savoir s’en servir. Les prochains exercices consisteront donc à faire varier les modes pour que les pilotes puissent se faire une idée de ce qu’il se passe en cas d’accélération ou de freinage brutal sur terrain instable en fonction des dits modes.
A l’exception de l’heureux propriétaire de la Honda du pré-cambien qui, côté freinage, sera encouragé à tâter du frein avant avec modération mais aura le droit d’écraser l’arrière sans état d’âme.

Ca a l’air sympa, sauf que je n’ai pas la moindre idée de la façon dont on change de mode sur ma moto. J’ai quasi toujours roulé en mode « road » sauf à un moment ou j’avais opté pour la commande « sport » parce que je trouvais la moto molle au démarrage et que j’étais bourrée de présomption. Alors que la seule mollesse au démarrage c’était bibi. Mais vu que depuis 5 ans je n’y ai pas touché tandis que l’âge aidant j’ai perdu des neurones, le mode d’emploi m’échappe.
Je trifouille donc les boutons avec mes dix doigts simultanément en me disant que c’est de l’informatique et que la meilleur façon de régler mon problème est de faire n’importe quoi pendant suffisamment longtemps pour qu’il se passe un truc qui peut faire l’affaire. Puis je me rappelle qu’il s’agit d’une moto et pas d’un ordinateur, et qu’on ne rentre pas chez soi « en ordinateur » alors qu’on rentre à moto et que donc je vais arrêter les conneries. :siffle:

Il s’en suit que je ferai les exercices en mode « road » et « assise sur mes deux fesses ». Mon gros problème étant l’assimilation et la coordination (entre autres diront les mauvaises langues), il me faut bien 3 passages pour comprendre qu’il faut
a) accélérer après avoir lâché l’embrayage sinon ça fait du bruit pour rien,
b) s’arrêter complètement sinon c’est pas l’exercice.
Courage Stéphanie, c’est juste pour la journée

Cela me permet de tirer quelques conclusions :
1) titine se comporte très bien au freinage sur la terre mouillée
2) titine se comporte très bien à l’accélération sur la terre humide
3) le frein arrière utilisé seul déclenche tellement l’ABS que je n’arrive même pas à m’arrêter avant de risquer de labourer la luzerne 25 mètres plus loin.

Message reçu !

Oh hisse la saucisse

Ayant une compétence toute particulière pour faire tomber ma titine, j’aimerais acquérir celle qui consiste à la relever en complément, et je compte beaucoup sur ce stage.
Notre instructrice a couché la sienne à la faveur d’un rayon de soleil et nous explique les 3 façons de relever sa moto en fonction de ses muscles et aussi de sa taille.

Rare photo d'un instant ensoleillé

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Pour toutes, on engage une vitesse si ce n’est déjà fait.
- La première, dos à la selle, la tête relevé et le regard porté sur le ciel bas et lourd qui pèse comme un couvercle convient aux petits / moyens. Comme ce sont les cuisses qui travaillent, surtout ni les bras ni le dos, et il faut que l’angle mollets / cuisses soit au minimum de 90° sinon pousser devient difficile. Un premier effort permet de faire entrer les roues au contact du sol. Puis grosse poussée et, quand on sent que ça commence à se relever, petits pas vers l’arrière.
- La seconde, universelle, consiste à se mettre face à la selle un peu en mode mêlée. Un genou contre la selle on bascule la moto pour mettre les roues au contact et on pousse
- La troisième, fonction des circonstances, requiert de tourner la roue avant de façon que le guidon se trouve, côté chute, le plus loin du réservoir possible. Et ensuite, oh hisse la saucisse, avec les jambes toujours.

Notre instructrice nous fait la démonstration des 3 options avec sa KTM et cherche un volontaire pour le faire avec sa moto.
Je me jette sur l’occasion comme je jette ma moto au sol de façon plus générale. Je ne te ferai pas piaffer plus longtemps : j’y arrive pas, en tout cas pas sans aides. Pendant que je pousse sur les nouilles qui me servent de cannes, ils sont 3 à m’aider sournoisement.
Stéphanie, elle, y arrive. :langue: Mais je pense sincèrement qu’avec le top-case que j’ai enlevé pour la journée, ça aurait été difficile. La géométrie de la Tiger semble moins propice à ce type d’exercice, avec son centre de gravité haut placé. Son conseil néanmoins : « il va falloir faire des squats, heing ! » :langue1:

Message reçu !

Promenons nous dans les bois tant que le loup n’y est pas

Prochaine étape, petit tour boisé. Le circuit prévu est une boucle de 100m grand max. Je te vois rigoler je te rappelle. J’aurais préféré te voir pédaler dans la semoule.
J’hésite à y aller compte tenu de mes exploits matinaux et je pose la question à notre instructrice. Ce sont les encouragements d’un stagiaire qui vont me motiver : « t’as réussi à relever ta moto toute seule, tu vas bien arriver à rouler dans le bois ...» me lance-t-il goguenard. Un gros éclat de rire me secoue le nerf vagal et fait retomber la pression. D’autant que le grand gaillard de +/- 2 m se propose gentiment de fermer la marche. Là c’est sûr, il ne peut rien m’arriver, go !

La petite boucle est représentative des petites choses que l’on peut croiser en forêt par temps de pluie. Traces boueuses, ornières gluantes, petite montée grassouillette.

En forêt, tu peux croiser petit chaperon rouge et grosse BM
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Nous aurons une BM au tas, coincé dans une de ces ornières dont il ne sera pas si facile de se dégager : avancer quand on n’a rien à se mettre sous la roue arrière n’est pas choses aisée. Stéphanie donnera des conseils sur le passage le plus adapté et un coup de main pour dégager le véhicule, en se tenant à côté de la moto pour la faire avancer. Application directe de l’exercice n°3 !
Je m’en tire correctement. La notion de finesse sur les commandes n’ayant pas encore fait son chemin dans mon cerveau fatigué, je fais un peu hurler le moteur sur la bobosse à grimper, le temps de choisir entre accélérer ou ralentir. Finalement, je ne prends aucune option et ça passe. Comme quoi !...

Choir ou stopper, il faut choisir

Prochain exercice, rater sa montée. Si si, pour de vrai. Je m’explique : off road, lorsqu’il y a une montée un peu franche, tu n’as pas 2 chances : en cas de pépin, si tu vois que ça ne va pas passer, difficile, voire impossible de relancer la moto à mi-pente.
La solution consiste donc, pour l’exercice, à :
- freiner sans débrayer, pour caler
- et redescendre gentiment en marche arrière en utilisant l’embrayage
Selon que tu touches terre ou pas, c’est plus ou moins plus facile à dire qu’à faire.

Quand la moto est un peu en position de supériorité
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Là on s’en sort tous. J’ai un peu du mal à lâcher le frein pour ne me servir que de l’embrayage mais grosso modo j’arrive à bon port. C’est plus impressionnant que le slalom mais finalement moins difficile. Et ce malgré la bonne pelleté de grêle venue détremper le plateau, histoire de garder un taux d’humidité constant.

Les petits pois sont semés
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Un truc que j'ai réussi, je vous met la photo du coup :)

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Pour ceux qui sont arrivés jusqu’ici dans leur lecture et qui trouvent que tout ça c’est bien joli mais un peu fastoche quand même, je toucherai un mot des « forts » qui travaillent 20m plus loin. Leur exercice à eux consiste à gravir un mur semi-liquide de 2,5m et de tourner immédiatement sur la gauche arrivé en haut, histoire de ne pas redescendre aussi raidement de l’autre côté.
Crois moi, certains ont motocultivé pour l’occasion !

« On dirait qu’ça m’gêne de rouler dans la boue »


Dernier exercice avant balade : une descente franche et une remontée tout aussi franche dans la terre meuble. Par franche j’entends un bon 30°.


Quand tu veux savoir à quel point tu es au fond du trou

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La descente se fait moteur à l’arrêt, pieds au sol, avec pour objectif de maintenir un filet de frein régulier pour ne pas faire piquer la moto du nez par à coup. De la finesse que diable ! Au bout de la descente, un demi tour laborieux puis gaz pour remonter en virage.

Quand tu as décidé d'aller au fond du trou
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Je suis dispensée de l’exercice : avec mes pneus route dont les rainurages sont gavés de boue, peu de chance que mon adhérence se rapporte à mon niveau... Je me mets donc en observation et filme mes camarades.
Globalement ça passe bien, sauf pour un stagiaire qui doit s’arrêter à mi pente. Retour à l’exercice précédent et redescente à l’embrayage pour pouvoir mieux repartir. Apparemment, il y a une logique à l’ordre dans lequel on nous apprend les choses. Voire, comme dirait JC Vandame : tout ta tune raison !

Quand tu es à mi-pente mais quand même au fond du trou
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Pour ceux qui sont arrivés jusqu’ici dans leur lecture et qui trouvent que tout ça c’est bien joli mais un peu fastoche quand même, je toucherai un mot des « forts » qui travaillent 20m plus loin. Leur exercice à eux consiste à accélérer sur une courte distance en ligne droite et à faire un demi-tour serré en faisant glisser la roue arrière. Sans tomber il va sans dire.


Quand faut y aller, faut y aller (au tas)


Allez, on a bien travaillé, on a bien pris la flotte, donc on est bien rincés, il est temps d’aller mettre en pratique dans le cadre d’une petite promenade bucolique.

Au début tout va bien. Sans difficulté particulière, nous nous acheminons vers un champ d’herbe en très léger dévers.
Je suis mes camarades à bonne distance histoire d’anticiper les problèmes.
Et les problèmes arrivent rapidement : la première des 2 BM qui me précèdent perd l’adhérence et chute et se met en travers du chemin. La seconde immédiatement derrière essaie de contourner le problème, perd l’adhérence et tombe également. Suffisamment loin derrière, j’ai le temps de réagir, et appliquant les règles de finesses inculquées tout le jour, et j’attrape violemment tous les leviers à pleine main pour m’arrêter.
Le problème est que bien installés dans la trace, mes pneus glissent gentiment et la moto poursuit sa route dans la pente légère sans me demander la permission. Au bout de quelques mètres, je vois de très belles motos au sol se rapprocher dangereusement et je m’accorde le droit d’aller au tas. Je donne un coup de guidon vers la droite, et je serais bien en peine de dire si j’ai lâché le frein pour l’occasion, mais je pense que la sentence aurait été la même pour moi.
Voilà, 3 motos couchées.

Le premier pilote a un airbag dernière génération qui se déclenche. J’ai laissé pour la journée le mien au camp de base, sachant que je risquais de déclencher à basse vitesse à de multiples occasions. Il est filaire et consomme de la cartouche de chantilly à 20€. Ce qui est déjà agaçant.
La cartouche des airbags modernes, c’est 90€. En 2 ans j’ai payé la moto vu ma conso. Mais comme l’organisation est prévoyante, elle fournit gracieusement une cartouche de rechange sur ce modèle. :super:

Le truc qui me sèche est qu’une voix s’élève de la moto. Telle Jeanne d’Arc, je comprends que Dieu me parle et m'enjoint de bouter l’Anglois hors de France, avant de me rappeler que notre instructrice est Anglaise et qu’on en a un peu besoin.
Il s’agit en fait d’un service de sécurité : ils ont reçu un signal indiquant que la moto avait crashé (gentiment) et appellent pour vérifier que tout va bien. Si le pilote ne répond pas, ils envoient les secours. La communication se fait via un micro/haut parleur fixé sur la moto.
Il se passe des trucs de nos jours ma bonne dame, et on ne m'a même pas prévenue ! Mais franchement, un vrai truc utile.

Je m’épargne la mise en application de l’atelier n°6 « oh hisse la saucisse » et accepte avec enthousiasme l’aide de mes camarades pour remettre la moto sur pattes.

Nous poursuivons notre chemin avec la consigne d’arrêter de suivre comme des blaireaux une trace manifestement pourrie, ce qui ressemble à du bons sens mais le bizuth est un mouton grégaire.

Une fois retrouvé un bout d’asphalte, les 2 BMs décident de rentrer. J’hésite et je prend le parti de la lâcheté : je les suis.

Les moto-culteurs qui ont continué la balade. Force et honneur!
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Rentrée au Cormier, je me marre : les deux gaillards, la soixantaine bien trempée, sont tout penauds en anticipant que maman va les engueuler. Comme ils sont copains, ils mettent au point un stratagème du diable : l’un d’eux, dont la femme est probablement la plus cool, l'appelle en évoquant une journée incroyable conclue d’une chute lègère. Je le soupçonne de vouloir lui faire colporter la nouvelle à sa copine, histoire de désamorcer avant le retour. :fleur2:
Pendant ce temps, l’autre masque comme il peut les traces de chute, ce qui consiste essentiellement à virer la boue et l’herbe des CB.
Je trouve ça assez mignon en fait, et comme je suis gentille je lui fais remarquer que sa moto pourra être propre comme un sou neuf, lui a tout le côté droit crotté, ce qui constitue une preuve assez irréfutable de son délit.

Reconclusion


Ayé, si tu as tenu le choc, on est au bout.

Alors, qu’ai-je appris ce jour ? Animal à sang chaud, j’ai la digestion lente et 48h jours m’ont été nécessaires pour comprendre et reprendre mes apprentissages. Il faudra bien 1 mois pour que mon cerveau daigne les partager avec mon corps, qui décidera ou pas de la suite à donner.
Bref, c’est pas gagné pour la pratique, mais la théorie est là. Donc et en vrac :

1) Il faut connaitre l’équilibre de sa moto avant de prétendre faire mumuse en off-road
2) l’off road, c’est la finesse. 2 doigts sur les commandes et de la douceur
3) On est souple en haut et on laisse la roue avant se démerder
4) Quand on veut tourner lentement, on se met bien en opposition
5) Il faut apprendre à se servir de l’électronique embarquée avant de venir au stage
6) Je n’arriverai jamais à relever ma moto toute seule. Mais les gens sont gentils.
7) J’ai bien fait de déplacer les clignots. :merci2: Sohutaa
8) Une pente ça se monte en une fois. Si ça ne passe pas, on cale et on redescend à l’embrayage
9) les pneus route c’est un peu moyen dans la boue
10) On tombe mais dans le cadre du stage c’est sans dommage car les exercices se font à basse vitesse. En revanche, il faut protéger la moto quand même un minimum
11) on peut faire du off road en mode petit pimousse (pour ceux qu’on pas la ref : petit mais costaud)
12) je peux clamer haut et fort : I AM THE GOLDEN LEEK !

Le reste, c'est de la pratique, donc si ça vous branche il y a plein de choses sur la chaine Youtube de Petokask.
Dernière modification par Miaou75 le 07 avr. 2023, 16:48, modifié 3 fois.



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Re: Stage off road Petokask du 01/04/2023. Rex

Message par jean-oui » 03 avr. 2023, 23:37

Bra vos :super: :pompom:

triumph73
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Re: Stage off road Petokask du 01/04/2023. Rex

Message par triumph73 » 04 avr. 2023, 08:59

ça c'est du retour d'expérience :1010:

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Re: Stage off road Petokask du 01/04/2023. Rex

Message par francois07 » 05 avr. 2023, 12:27

super reportage , merci de ce partage :super: :super:

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Re: Stage off road Petokask du 01/04/2023. Rex

Message par tomgx » 06 avr. 2023, 14:48

Trop bien, j'ai adoré te lire, j'ai surement a peu près le même niveau que toi donc je visualise très bien les choses et m'imaginai très bien dans toutes les situations :happy1:

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Re: Stage off road Petokask du 01/04/2023. Rex

Message par buzz03 » 07 avr. 2023, 14:24

Un grand merci ! vraiment un super CR : vivant , marrant , un vrai régal à lire . :super: :ghee:

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Re: Stage off road Petokask du 01/04/2023. Rex

Message par Miaou75 » 07 avr. 2023, 16:27

Merci les gars, j'ai rajouté quelques photos.

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